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Biographies

Arthur Comeau, de son vrai nom Alexandre Bilodeau, est l’exemple parfait du francophone ayant réussi à se démarquer en situation minoritaire. Cet ancien membre du groupe Radio Radio est né au Manitoba, d’un père franco-manitobain et d’une mère acadienne. Il a grandi au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, dans des communautés où le français côtoyait l’anglais.

Puisque ses parents ont beaucoup lutté pour défendre les causes linguistiques, entre autres pour l’accès à des procès en français et à des écoles francophones homogènes, on pourrait croire qu’Arthur a la cause dans le sang. Mais le combat de ses parents aura été un moment difficile pour lui, créant de la tension dans son cercle d’amis, autant francophones qu’anglophones. Aujourd’hui, il se sent à l’aise dans les milieux où plusieurs langues peuvent cohabiter librement.

Lorsque son groupe Jacobus et Maleco devient Radio Radio et sort son mini-album Télé Télé en 2007, le succès ne se fait pas attendre pour Arthur et son groupe, autant auprès du public québécois qu’acadien. Avec leurs albums suivants, ils seront entre autres en nomination pour le prix Polaris et pour celui de la révélation de l’année au Gala de l’ADISQ.

En 2014, après plusieurs années de succès au sein du groupe, Arthur décide de poursuivre une carrière solo et lance son premier album, ¾, sur lequel il collabore avec d’autres artistes francophones, dont Karim Ouellet et Georgette Leblanc. Son deuxième album, Prospare, a vu le jour au cours de l’été 2015. De retour chez lui à Baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse, Arthur a fondé sa maison de disque, Tide School, une sorte d’incubateur pour aider les artistes émergents.

Son message pour la relève francophone? La langue ne définit pas la culture. Sortez de vos bulles. Il faut ouvrir des portes et apprendre à connaître toutes sortes de choses, sinon on s’empêche de prendre des risques et d’élargir nos perspectives.

Même s’il habite au Québec depuis de nombreuses années, Alexandre Désilets a vu le jour à Ottawa et a passé une partie de son enfance à Kingston, en Ontario. Il a subi un choc important en déménageant au Québec, passant d’une petite école de 75 personnes à une école de 700 élèves. L’auteur-compositeur-interprète garde un souvenir parfois difficile de cette période marquée par l’isolement en milieu minoritaire, mais il en est sorti grandi, bilingue, et fier de sa langue maternelle.

Après un séjour au Portugal pendant lequel il travaille sur un premier album en anglais, Alexandre change son fusil d’épaule et opte pour l’écriture en français. En 2006, il remporte le Festival international de la chanson de Granby, une reconnaissance qui donne un réel coup d’envoi à sa carrière.

L’artiste autodidacte lance un premier album francophone, Escalader l’ivresse, en 2008. Cet album lui permet de remporter le Prix Félix-Leclerc aux FrancoFolies de Montréal en 2009 et le grand prix de la relève musicale Archambault. Ces récompenses lui permettent de se consacrer entièrement à sa musique et de lancer un second album, La garde, en 2010.

En 2014, Alexandre lance son album Fancy Ghetto, qui reçoit des nominations aux Independent Music Awards ainsi qu’au Gala de l’ADISQ, où il donnera d’ailleurs une prestation. Parallèlement à sa carrière d’interprète, Alexandre a aussi composé de la musique pour plusieurs films indépendants, comme Le baiser du barbu (2010), Tromper le silence (2010) et Over My Dead Body (2012).

Un conseil pour la relève francophone : Vas-y en français! Il y a une expression que j’aime bien : le français, ça s’apprend, l’espagnol, ça s’acquière, l’anglais, ça s’attrape. C’est important de bien maîtriser sa langue avant de passer à autre chose. L’anglais est partout. On l’apprend facilement.

Bien connue sur la scène internationale pour ses imitations, Véronic DiCaire est une Ontarienne francophone et fière de l’être. Née dans le village d’Embrun, à l’est d’Ottawa, la chanteuse a grandi dans un environnement majoritairement francophone.

Véronic a toujours eu une passion pour le chant, mais c’est en 1994, alors qu’elle est âgée de 17 ans, qu’elle perce sur la scène artistique en remportant le premier prix comme interprète au concours Ontario Pop. C’est le début d’une belle aventure qui lui ouvre plusieurs portes, notamment celle des comédies musicales. Elle joue dans l’adaptation québécoise de Grease, puis dans Chicago, en plus de prêter sa voix à la version francophone du film du même nom.

En 2002, son premier album lui vaut deux nominations au Gala de l’ADISQ et cinq prix au Gala des prix Trille Or. Quelques années après la sortie de son deuxième album en 2005, Véronic commence à se faire connaître en tant qu’imitatrice. C’est en 2008, alors qu’elle fait la première partie du spectacle de Céline Dion à Montréal, que sa carrière prend réellement son envol. S’ensuit une tournée au Québec, en France, en Belgique et en Suisse, et plus d’une centaine de spectacles à Las Vegas de 2013 à 2015.

Depuis plusieurs années, Véronic est la « porte-voix » de la Cité collégiale d’Ottawa.

Notre plus grand défi? Valoriser la langue française. C’est notre responsabilité, en tant que francophone, de se valoriser et de se faire connaître. [...] On doit ouvrir et partager notre culture avec les anglophones, afin qu’ils puissent l’apprécier. On n’est plus dans la confrontation, mais dans le partage. En sachant qui on est, on réussit à partager notre langue qui est si belle.

Québécois de naissance et Fransaskois d’adoption, Shawn Jobin est installé dans l’Ouest canadien depuis près d’une dizaine d’années. C’est à travers ses textes et sa musique que le jeune rappeur vit pleinement sa langue et sa culture.

Selon Shawn, le fait d’avoir fait ses études secondaires dans une petite école de Saskatoon a changé sa vie. Étudier en situation minoritaire lui a permis de développer une meilleure éthique de travail, en plus d’éveiller en lui le désir de s’impliquer pour améliorer la situation de la culture francophone en Saskatchewan.

Bien que sa chanson « Tu m’auras pas » soit un hymne de fierté et un cri du cœur contre l’assimilation des francophones en situation minoritaire, la plupart de ses pièces traitent de thèmes universels qui rejoignent un large public.

Shawn a déjà trois albums à son actif depuis 2011, soit Au bout du monde (avec Alexis Normand), Lettres de loin (avec Marième) et Tu m’auras pas. Il a remporté plusieurs prix, notamment au Festival Vue sur la Relève, en plus d’avoir été nommé découverte de l’Ouest canadien au Gala des prix Trille Or 2015 de l’Association des professionnels de la chanson et de la musique. Il s’implique beaucoup au sein de la communauté francophone à Régina, en faisant entre autres de l’animation pour l’Association jeunesse fransaskoise et en s’occupant de la programmation pour la Francofièvre, un évènement rassemblant chaque année des milliers de jeunes Fransaskois.

Sa formule gagnante : Défendre le français sans oublier de le vivre et de s’amuser. Si on ne se concentre qu’à défendre sa langue, on en perd un morceau; ça ne peut pas être un fardeau, il faut que ça soit le fun!

C’est à Bathurst que Wilfred a vu le jour, au Nouveau-Brunswick, mais c’est à Tracadie-Sheila qu’il a vécu jusqu’à l’âge de 25 ans. Ayant grandi et étudié dans un village entièrement francophone de la péninsule acadienne, Wilfred n’a aucunement souffert d’être francophone.

Bien qu’il ait découvert la musique et fait partie d’une chorale en bas âge, c’est à l’adolescence que Wilfred a commencé à gratter plus sérieusement la guitare. Alors qu’il semblait suivre les traces de son père et de son grand-père en se dirigeant tout droit vers une carrière de pêcheur, celle-ci prend une nouvelle direction en 2001, alors que ses compositions lui permettent de remporter le Festival de la chanson de Caraquet et d’atteindre la finale du Festival international de la chanson de Granby. En 2003, il est élu grand gagnant de la première édition québécoise de Star Académie, ce qui le propulse littéralement sur la scène artistique.

En 2003, Wilfred lance son premier album solo, auquel collaborent Zachary Richard et Corey Hart. Ce premier album connaît un véritable succès, valant à l’artiste de nombreux prix Étoile en Acadie et un prix Juno pour l’album francophone de l’année.

Son deuxième album, Poussières, sort en 2006, suivi d’un troisième, Droit devant, en 2009. En 2010, Wilfred tente sa chance chez nos cousins français, alors qu’il fait la première partie du spectacle de Véronic DiCaire. L’aventure se poursuit avec succès les deux années suivantes, et il sort alors un mini-album pour le public français. En 2014, son album Je poursuis ma route est en nomination dans la catégorie album de l’année folk au Gala de l’ADISQ.

Un message pour la relève francophone : Il faut garder en tête que chaque francophone est important, parce que quand on en perd un, on perd plus que juste une personne, puisque ses enfants ne profiteront pas non plus de la culture francophone. Ça a un effet domino. On perd un morceau chaque fois.

Née à Ottawa d’une mère franco-ontarienne et d’un père acadien, Chéli Sauvé-Castonguay est une animatrice télé qui s’est fait connaître à la chaîne Musique Plus, où elle a animé de nombreuses émissions entre 2002 et 2014.

Celle qui a grandi en partageant son temps entre la ville d’Ottawa et la campagne de l’Outaouais n’a fréquenté que des écoles franco-ontariennes avant de poursuivre ses études en journalisme à l’Université d’Ottawa. Étudier en français dans un milieu majoritairement anglophone lui aura été profitable, son bilinguisme ayant été un atout fort précieux pour lancer sa carrière à Musique Plus.

Grande amatrice de culture populaire, Chéli a conquis le cœur du jeune public en rédigeant entre autres un blogue sur le site de la chaîne Vrak.tv et en coanimant KARV, l’anti.gala, un gala jeunesse qui récompense les vedettes préférées des ados. Depuis 2014, elle coanime l’émission matinale Ça commence bien, sur les ondes de la chaîne V Télé où elle est responsable des chroniques artistiques et météo. Elle contribue aussi à l’émission Entrée principale à Radio-Canada, avec sa chronique « Affaires de filles ».

Son message : Il est important de comprendre nos racines et de connaître notre histoire pour comprendre notre présent. Les francophones ont eu un grand rôle à jouer dans l’histoire du pays et on ne les considère pas toujours. Cette éducation est une responsabilité qui nous appartient à tous, pas seulement au système d’éducation. [...] Si l’opportunité de se servir de notre français se présente, c’est important de le faire. Sinon on va croire que les francophones n’existent plus en assez grand nombre. On doit démontrer que le français est encore nécessaire.